VERS UN MONDE DE PLUS EN PLUS CLOS

Facebook annonce un énième remaniement de son fil d’actualité. Cette fois, la nouveauté mettra en évidence ce que vos amis auront aimé et partagé.

Pour ainsi dire, vous verrez davantage ce que les autres aiment que ce que vous pourriez aimer par vous même.

Et pour le dire autrement, alors que l’outil web permettait à ses débuts de réelles découvertes, car il nous mettait en contact avec des choses qui sortaient de notre cadre de référence, les algorithmes nous enferment de plus en plus sur nous-même.

Les algorithmes nous créent des univers clos.

Les univers des préférences des autres.

Les univers de nos préférences préférées.

Les univers de nos historiques de recherche.

De notre localisation géographique.

Le web choisit pour nous.

Le web construit ainsi notre regard sur le monde, telle une paire de lunettes. Le hic avec cette paire de lunettes c’est qu’elle met de côté tout ce qui est hors de notre empreinte virtuelle. Avec pour conséquence que, tout ce qui pourrait nous intéresser, sans savoir que cela nous intéresserait, nous ne pouvons plus en prendre connaissance. Les algorithmes ne nous les présentent pas.

Un peu comme si, dans un supermarché, il y avait seulement les aliments choisis par les algorithmes, laissant le reste de l’espace vide.

Pour contourner les oeillères que nous impose le web, il demeure les livres, les musées, le théâtre.

Dans le confort des préférences algorithmées, le monde clos n’est pas sans risque. Le principal risque étant la montée des certitudes.

La certitude que le Monde se résume à ce que l’on – pense – en connaître.

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