ACCEPTABILITÉ SOCIALE, ADHÉSION : DE QUOI PARLE-T-ON ?

Tendez l’oreille. Un nouveau projet est prévu dans votre quartier? Projet souhaité ou projet controversé, il est fort à parier que vous entendrez l’expression « l’acceptabilité sociale est – ou n’est pas – au rendez-vous  ». L’acceptabilité sociale s’inscrit de plus en plus dans le vocabulaire de la planification et de la réalisation du «vivre ensemble», à l’image du concept de «développement durable».

L’acceptabilité sociale permet de travailler sur la confiance collective afin que les populations concernées par un changement l’accueillent plus favorablement. La recherche de l’acceptabilité re-scelle, en quelque sorte, le pacte entre les citoyens et les élus à qui ils ont confié leur destinée collective. Avec les porteurs de projet, elle permet aux citoyens d’établir de meilleures relations et d’ajuster la teneur des projets.

Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on parle d’accepter ? Dans son sens premier, accepter signifie « donner son consentement, son assentiment » et consentir veut dire autoriser, permettre. Ainsi, quand il y a acceptabilité sociale « on accorde sa confiance, on dit oui ». Mais qu’en est-il de l’après acceptabilité ? Malgré la volonté mobilisatrice et participative qu’elle sous-tend, une fois l’acceptabilité sociale accordée, et acquise, ne risque-t-elle pas d’entraîner une « passivité sociale » ? Un certain désengagement ? Le relâchement des troupes est fréquent après une implication soutenue ou le règlement des différends.

Pour palier à cette probabilité, n’y aurait-il pas lieu de miser sur « l’adhésion sociale » ? L’adhésion implique un « attachement », une « union ». Elle s’inscrit donc dans le temps et la continuité, au-delà du oui consentant. Quand on adhère à un projet, il est fort à parier que l’on est prêt à lui accorder notre soutien et à prendre sa défense, peut-être plus que si on ne fait que le considérer comme étant acceptable. Viser l’adhésion des parties concernées par un projet c’est faire le pari qu’ils l’adopteront. Et qui adopte fait sien, en accordant un soutien durable.

Texte initialement publié le 15 mars 2015 sur Empreintes sociales - Réflexions de sociologie appliquée.

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