Saisir le peuple. C’est exactement ce dont je discutais avec plusieurs au lendemain de la victoire de Monsieur Trump. Saisir le peuple veut dire ne pas juger, ne pas considérer que 60 millions de personnes sont des imbéciles – comme on me l’a souligné à quelques reprises – parce qu’ils ont voté sans que l’on comprenne pourquoi ils ont voté ainsi.
Saisir le peuple c’est prendre acte de la colère ambiante. Ce n’est pas la disqualifier de capacité démocratique.
Dans son texte Le peuple n’est pas One size fits all Madame Bazzo souligne avec justesse qu’il n’y a pas un moule unique, parfait, rassurant de conformité pour décrire le peuple. Elle invite donc les élites à se questionner très sérieusement sur l’état du peuple et de se rebrancher sur ce qui fait la société être société, c’est-à-dire ce qui nous lie ensemble en tant que groupe humain.
L’invitation devrait aussi être lancée aux élites à se questionner sur elles-mêmes. Dans son essence, l’élite se réfère à ce qu’il y a de meilleur au sein du groupe. L’élite serait donc ce qu’il y a de meilleur dans notre société. Par contre, les dictionnaires ne précisent pas « meilleur en quoi, ni pourquoi » .
Est-ce meilleur au sens de l’expression « Que le meilleur gagne »?
Ou est-ce être meilleur au sens moral de « Faire un Monde meilleur »?
Une élite qui soutiendra avec sincérité la société, en offrant le meilleur d’elle-même au bénéfice de tous, saura saisir et répondre aux colères ambiantes. Une élite qui se confortera dans ses certitudes ne fera qu’attiser le volcan.
Pour pouvoir répondre, encore faut-il que l’on s’écoute. La colère, et les convictions, sont parfois sourdes.
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