Réconciliation démocratique

Débat électoral, circonscription de Jean-Lesage, 17 septembre 2018 ©Sophie Hamel-Dufour
Débat électoral, circonscription de Jean-Lesage, 17 septembre 2018 ©Sophie Hamel-Dufour

« La démocratie, ce n’est pas de crier tous en même temps », disait André Beauchamp, ancien président du BAPE. 

 

On répète à satiété que la démocratie est fatiguée, que les citoyens se désintéressent de la chose Politique, avec un P majuscule. Ajoutons que les Québécois n’aiment pas la chicane et qu’en conséquence, ils peinent souvent à débattre d’idées, associant promptement la critique à une attaque personnelle. 

 

Pour qui n’aime pas les joutes argumentaires, les campagnes électorales peuvent être un moment pénible. Pour qui aime la joute argumentaire, les campagnes électorales peuvent aussi être un moment pénible … car l’on nous livre trop souvent des lignes de comm’ et des accusations plutôt qu'une démonstration d’idées. Le débat des chefs du 13 septembre dernier en a été un bon exemple où la cacophonie, au final, a été la reine de la soirée. 

 

Dans ce débat, le choix de laisser les chefs auto-discipliner leur tour de parole, avec en filigrane l’attente de performance oratoire, tenait de l’injonction paradoxale ; le risque de cafouillage était prévisible … Plus grand encore était le risque d’éteindre l’intérêt des citoyens s’efforçant d’écouter ce que les chefs avaient à dire. 

 

De quoi vouloir se replier dans sa fatigue démocratique.

 

Tout autre fut le débat local dans un quartier de ma circonscription. 

 

Encadré, avec des tours et des temps de parole bien équilibrés par l’animateur Mickaël Bergeron, ce débat tenu entre les six candidat.e.s. devant 300 personnes a permis des échanges courtois, parsemés de touches d’humour. Il a surtout permis aux citoyens d’entendre clairement, posément les différents points de vue dans une atmosphère respectueuse entre les candidats, ainsi qu’entre la salle et les candidats. 

 

De quoi reprendre goût à la Politique. 

 

Alors au bénéfice des électeurs, vaut-il mieux une arène libre où chacun s’interpelle à coup de semonce ou bien une gestion du trafic des questions-réponses-répliques ?

 

Sans hésitation j’opte pour la gestion du débat, car elle permet réellement le débat. Il en va des bonnes pratiques de participation publique … même si, ça fait peut-être un moins bon « show » médiatique.

 

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